Les bienfaits de la méditation
La méditation est une pratique qui consiste à toujours mieux maîtriser son esprit, et notamment son mental.
Pensées incessantes, angoisses incontrôlables, pulsions envahissantes, stress, surmentalisation. Ces habitudes sont parfois profondément ancrées en nous et nous éloignent de notre santé optimale et plus généralement de notre bien-être et de notre bonheur.
Elles peuvent être à l’origine de fatigues cardiaques ou respiratoires, mener à des insomnies, provoquer des bouffées de chaleur, perturber la digestion, nous empêcher de nous concentrer sur ce que nous souhaitons faire dans notre vie, que cela soit dans l’instant présent ou de manière plus large, incluant des projets, des objectifs.
Elles peuvent également mener à la procrastination, la perte de confiance en soi, la perte de toute spontanéité, de tout tempérament joueur et peuvent en cela devenir problématiques pour notre entourage, notre famille et plus généralement dans nos relations.
Trouver la paix intérieure
Cette expression peut sembler éculée mais c’est bien de cela qu’il s’agit : se sentir en paix, profondément, durablement.
Il n’y a pas de méthode miracle et les chemins à prendre pour tendre vers cet état dépendront de chacun.
Par ailleurs, la notion de paix intérieure n’est pas à comprendre comme une forme de relâchement total ou même d’apathie mais bien comme le sentiment intérieur profond de sérénité, peu importe que notre vie soit calme ou mouvementée.
Ce qui compte, c’est le fait d’être certain d’être aligné, c’est-à-dire que ce que nous faisons est réellement ce que nous voulons faire et non ce que nous croyons vouloir faire, ou devoir faire.
En cela la subtilité réside dans le fait de ne pas vouloir absolument atteindre cet état, car c’est le meilleur moyen de ne pas y arriver.
Pour ce faire, la méditation nous aide, nous permet d’observer ce qui est, en nous et autour de nous, de manière authentique et sans s’identifier au point de s’aliéner (résumer notre être à un élément en particulier, en oubliant le reste).
Les différents types de méditation
Bien que le but est chaque fois le même (maîtriser son esprit), il existe différentes méthodes pour méditer, et particulièrement pour débuter la méditation.
En effet, selon les tempéraments et les cultures, il est plus ou moins facile de poursuivre cet état méditatif. En Occident, de manière générale, nous sommes peu habitués à méditer et il nous faut parfois y aller doucement pour découvrir ce que cela veut dire.
1. La méditation du vide
L’une des plus connues, et des plus pratiquées, est la méditation du vide.
Il s’agit tout simplement de “faire le vide”, c’est-à-dire d’arrêter purement et simplement sa pensée.
Bien entendu, cela requiert de l’entraînement lorsque nous sommes habitués à penser sans interruption du réveil jusqu’au sommeil.
Le principe est simple mais n’est pas facile à appliquer.
Ce type de méditation peut se pratiquer en tailleur ou allongé. Émettre l’intention de stopper ses pensées est un bon début et ce qui suit est généralement ce qui fait toute la richesse d’une séance méditative.
Nos pensées partent… quelques secondes, puis reviennent. Nous souhaitons arrêter leur flot continuel et cela apparaît difficile. Nous nous agaçons et cela nous écarte encore davantage de l’état que nous recherchons…
Au final, c’est dans un équilibre délicat de volonté et de lâcher prise que nous allons pouvoir trouver cet état de vide. La volonté de l’atteindre sans s’y attacher au point de s’en priver.
Le meilleur moyen pour ce faire est évidemment d’essayer ! Pour cela, il est nécessaire de :
- se réserver du temps exclusivement pour la pratique méditative, au moins une demi-heure, si possible une heure ou davantage ;
- se trouver un endroit pauvre en sollicitations (silencieux, peu lumineux, sans passage et sans dérangement) ;
- trouver sa position relâchée idéale (en tailleur ou allongé si cela ne nous endort pas) ;
- maintenir son “intention de vide” le plus longtemps possible ;
- ne pas fuir l’inconfort, il fait partie de la pratique ;
- répéter cela de manière régulière, si possible tous les jours.
Cette technique à la fois simple et exigeante est notamment pratiquée par les méditants samatha et vipassana.
Les effets produits par cette méditation apparaissent au fil du temps et sont parfois spectaculaires : baisse de l’anxiété, meilleure digestion, sérénité, joie, entrain, capacité de concentration décuplée, sommeil de meilleure qualité, relations plus saines et plus sereines, etc.
La raison à cela semble que notre être, lorsque notre esprit est apaisé et notre mental calme voire absent, a pour réflexe naturel de s’auto-réparer dans la mesure de son possible. Le silence intérieur va donc laisser la place à la résolution de déséquilibres et de conflits, y compris dans notre corps.
Certains pratiquants témoignent à ce propos de phénomènes de guérison dus à cette pratique, qu’ils fussent immédiats ou apparaissent sur le long terme.
Il arrive aussi que les enfants aient naturellement tendance à avoir cet état d’esprit de profond relâchement. La différence réside dans le fait qu’ils n’en sont pas conscients, c’est pour eux un état spontané sans préméditation.
2. La méditation avec objet
Il s’agit peu ou prou de la même pratique que la méditation du vide à la différence que le but recherché n’est pas le vide et l’état d’apaisement qu’il procure mais un autre objectif.
Il peut par exemple s’agir de rechercher la solution à un problème ou d’atteindre un but physique (performance). L’intention qui sous-tend la méditation ne sera donc pas la recherche du vide mais d’autre chose. Et en cela, le fait d’avoir un objectif clairement déterminé au moment de la méditation est primordial.
Si votre intention n’est pas claire, ce peut être justement l’objet de votre méditation du jour ou de la semaine avant d’aller plus loin !
On distingue deux techniques pour ce faire :
- un ralentissement de notre mental et non une interruption ;
- un arrêt total de notre mental.
En aucun cas il ne s’agit simplement de “réfléchir au problème”, au contraire, il s’agit de modifier le cours de sa pensée banale pour atteindre des états d’esprit permettant d’explorer d’autres voies de résolution.
Dans le cas de la première technique, il arrive par exemple qu’une phrase qui se formule dans notre esprit se déploie bien plus lentement qu’à l’accoutumée et forme une réponse parfaitement exacte au problème soulevé. Il en résulte un gain de temps et un nombre considérable de pensées parasites évitées.
Cela est rendu possible par le fait que notre esprit ne se résume pas à notre mental mais dispose d’un “champ” ou d’une “dimension” permettant d’accéder à des informations de manière directe, sans filtre mental.
Cette capacité de l’esprit permet même, parfois, de résoudre des problèmes sans avoir nullement eu besoin de les formuler dans sa tête (par le mental), tout se passe à un autre niveau et les résultats n’en sont pas moins réels.
Vous l’aurez donc peut-être compris, la deuxième technique fera intervenir de manière directe cette dimension et il se pourra que nous atteignons notre but sans avoir besoin de mettre en mots la réponse que nous avons trouvée. D’autres fois, nous seront simplement à même de formuler de manière très simple et très juste cette réponse, ce qui permettra souvent de “rassurer notre mental”, c’est-à-dire apaiser sa tendance hyperactive à penser en lui donnant la réponse sous une forme qu’il peut interpréter.
Les arts martiaux, le yoga et plus généralement toute poursuite de performance physique ou mentale correspondent à ce type de méditation. Les grands sportifs la pratiquent souvent, parfois sans le savoir, parce qu’ils recherchent une concentration maximale.
3. La méditation de pleine conscience
De plus en plus connue, la méditation de pleine conscience consiste à observer de manière consciente ce que nous sommes en train de vivre.
Il s’agit en cela d’user de son esprit pour observer de la manière la plus totale possible ce que nous vivons, y compris ce que nous pensons (avec notre mental, donc). C’est un état qui peut être vécu comme un sentiment de recul lorsque nous ne sommes pas habitués à le vivre mais il n’est pas incompatible avec le fait d’être concentré sur ce que nous faisons, ce serait même plutôt l’inverse : il augmente notre concentration dans l’instant et évite la dispersion.
Quand nous marchons, nous sommes conscients de marcher, quand nous mangeons, nous sommes conscients de manger, etc.
Cette discipline de l’esprit peut donc être appliquée n’importe quand, quelle que soit l’activité que nous sommes en train de pratiquer.
4. Les jeux méditatifs
Lorsque nous commençons à maîtriser un tant soit peu notre mental et notre esprit, nous découvrons rapidement qu’il existe une infinité de pistes à explorer.
Tester son esprit, le retourner dans tous les sens pour voir comment il fonctionne, il réagit, il se comporte est une aventure passionnante. Et d’autant plus mystérieuse que c’est justement grâce à notre esprit que nous pouvons le faire.
Voici une petite liste d’exercices de type méditatif qui permettent de mieux se connaître :
- tous les exercices d’équilibre nous obligeant à rester concentrés, comme le poirier ;
- retenir sa respiration le plus longtemps possible et observer ce qu’il se passe au niveau de notre esprit ;
- laisser son mental boucler à l’envi sur une thématique jusqu’à ce qu’il s’épuise totalement et observer ce qui se produit alors ;
- fixer son regard sur un point immobile et le maintenir le plus longtemps possible ;
- idem que le précédent, mais sans ciller ;
- yeux fermés, imaginer différentes profondeurs de champ pour ajuster son point focal comme bon nous semble ;
- etc.
Effets positifs
La pratique méditative assidue a un impact direct sur notre santé et notre bien-être. Voyons en quoi.
Bien-être mental
Tout d’abord, la pratique consciencieuse de la méditation affecte la manière dont nous gérons notre mental et les pensées qui l’accompagnent.
D’une tendance (généralement très répandue) à surmentaliser en permanence, en ressassant parfois inlassablement les mêmes idées, nous apprenons peu à peu à nous recentrer et à nous focaliser sur ce qui compte. Nous relisons un travail que nous souhaitons publier ou un dossier que nous allons transmettre à une autorité supérieure, nous n’avons pas besoin d’y revenir cinq, dix fois.
Une seule fois suffit, car notre concentration nous permet d’être assurés de n’avoir rien manqué d’important.
Nous venons de vivre un conflit avec un proche, un ami, un membre de notre famille, et cela nous affecte. Nous ne cessons de ressasser l’échange dans notre tête, peut-être agacé d’avoir dit des choses que nous ne pensions pas.
Par simple volonté, et parce que la méditation nous a appris à le faire, nous pouvons stopper le flot de nos pensées et nous recentrer sur l’essentiel : faire le point sur le conflit en question, prendre une décision (recontacter ou non le proche impliqué), etc.
De manière plus générale la méditation nous permet de développer notre capacité à mettre notre mental au service de nos objectifs et non de subir son incessante hyperactivité.
Nous pouvons donc aisément tendre vers une plus grande sérénité quotidienne, s’endormir devient simple et notre sommeil est meilleur.
Nous sommes aussi plus productifs, car plus concentrés et nous nous organisons mieux. Nous perdons moins de temps. Nous réfléchissons plus efficacement, nous projetons mieux nos idées, les articulant de manière plus agile, plus cohérente.
Nos relations tendent aussi à s’améliorer. Nous sommes plus conscients de nos forces et de nos faiblesses et nous réduisons par là le risque de conflit sans issue, ou de difficulté à communiquer clairement.
Les avantages de la méditation sur notre manière d’user de notre mental sont nombreux.
Bénéfices physiques
Puisque l’esprit est intimement lié au corps, il est fréquent que la méditation ait également des effets sur notre santé physique.
Rythme cardiaque plus régulier et plus lent, tension plus équilibrée (généralement plus basse dans nos sociétés à tendance hypertensive), souffle plus profond et plus oxygénant.
Nos gestes sont souvent plus mesurés, moins maladroits, plus gracieux. Nous sommes plus précis, bien plus endurants dans nos tâches quotidiennes.
Nous nous blessons moins, notre corps s’assouplit et se détend. Les crispations musculaires inutiles (stress réflexe) se réduisent.
Notre digestion est meilleure, notamment parce que nous mâchons consciencieusement notre nourriture plutôt que de l’engloutir et que notre respiration est plus ample.
La diminution globale des tensions superflues pourra aussi se constater au niveau de notre peau, plus souple et plus saine.
Alignement spirituel
Nous distinguons corps et esprit, et ne résumons pas ce dernier au mental mais bien à quelque chose de plus large.
Par exemple, lorsque nous avons une inspiration, artistique ou autre, comme dans la résolution d’un problème, nous proposons d’expliquer les choses comme suit : notre esprit, relié au monde, nous permet de pressentir, deviner, subodorer, d’innombrables choses et si notre mental nous aide à structurer une inspiration en volonté et en actes, celle-ci prend sa source ailleurs et sera le produit d’une reliance entre notre esprit et le cosmos (au sens de totalité).
À ce propos, la méditation pourra produire un effet particulièrement savoureux lorsqu’il est vécu : un sentiment d’évidence et de sens accru.
Au quotidien, nous allons donc être, penser et agir de manière cohérente et nous garderons le sentiment de faire et d’être exactement comme nous le souhaitons, comme une évidence indiscutable.
L’expression “alignement spirituel” est ce que nous proposons ici pour définir ce sentiment, partagé par beaucoup de méditants assidus.
Cela pourra par exemple se manifester par des décisions importantes dans sa vie, comme un changement de carrière, par le fait que nous avons révélé (par la cessation du flot mental ininterrompu) une part importante de nous-même que nous peinions à conscientiser jusqu’à présent.
Par la suite, notre vie s’ajustera peu à peu jusqu’à nous offrir un sentiment de satisfaction et de sérénité important.
Nous ne cherchons bientôt plus qui nous sommes et ce que nous devons faire. Nous le savons et nous le faisons.
Il arrive même parfois que la pratique méditative disparaisse pour laisser place à une vie pleinement reliée, en conscience et ne nécessitant pas de pause méditative ou d’exercices particuliers.
Prenons les bonnes habitudes : méditons !